Abisheka

Abisheka

Les abishekas sont également appelées des Pujas, sous un terme plus général. L’abisheka est une ablution rituelle qui consiste à l’ondoiement d’une statue, d’un symbole ou d’un objet avec différents liquides (eau, lait, lait caillé, beurre clarifié, eau de rose) et solides (sucre, miel, curcuma, vibhuti ou cendre sacrée), etc. Dans les temples indiens, des représentations de la divinité sont chaque matin déshabillées, nettoyées, puis habillées de vêtements propres ; il ne faut pas y voir un simple toilettage de l’objet mais plutôt un acte complet de dévotion. Chacun des éléments utilisés correspond à une énergie ou à un symbole faisant référence à un acte divin cité dans les multiples écritures indiennes.


En France, pendant les trois jours de Yagna, une partie est consacrée aux Abishekas. Les participants sont invités à faire une Abisheka sur un objet qui leur appartient (statuette, lingam ou autre). Les ingrédients sont préparés à l’avance et distribués à tous ceux qui désirent participer et ils sont guidés durant leur pratique. A la fin, chaque personne récupère son objet ainsi béni et l’emporte à la maison, où elle peut continuer sa pratique si elle le souhaite.

Procédure

Le 19 mars 2001, soit le premier jour du premier Yagna de la France, Swami Ajay a donné un Lingam pour le pays, qui a été scellé sur un socle en marbre, appelé un Shiva Lingam. Depuis ce jour, le Shiva Lingam circule de foyer en foyer à travers tout le pays, pour diffuser son énergie sur le territoire français et permettre aux fidèles de pratiquer leurs dévotions.

Pendant les Yagnas, des Abishekas sur le Shiva Lingam de la France sont également pratiqués par Swami Ajay et par les participants. Swami Ajay préconise l’utilisation de neuf liquides, qui sont dans l’ordre :

- l’eau,
- le lait,
- le lait caillé (ou yaourt liquide),
- la vibhuti diluée dans de l’eau, le miel dilué dans de l’eau,
- le sucre fondu dans de l’eau, le safran dilué dans de l’eau,
- le jus de citron
- l’eau de rose.

Cette puja consiste à verser les divers liquides préparés à l’avance, tout en récitant des mantras ou des prières. Entre chaque liquide, il convient de rincer l’objet avec de l’eau. Cette forme d’abisheka enseignée par Swami Ajay est détaillée dans le manuel d’Abisheka téléchargeable sur ce site. Cependant, chacun est libre d’adopter une forme simplifiée, avec seulement un ou plusieurs liquides de son choix.
Cette pratique dévotionnelle permet de se concentrer sur Dieu avec recueillement, de se purifier et d’établir une communication avec la Divinité. Lorsque Swami Ajay a été gravement malade, c’est une statuette de Shirdi Sai Baba (précédente incarnation de Sathya Sai Baba) qui l’a aidé à guérir en 1992. Et lorsque Swami Ajay a prié Dieu de lui faire un signe, c’est cette même statue qui a manifesté de l’Amrita (sorte de miel appelé également « nectar des Dieux »). Dieu est donc présent en tout et par notre dévotion sur un objet de culte, nous pouvons contacter cette divinité.

Discours de Swami Ajay

« Pourquoi les humains prennent-ils un bain ? C’est pour nettoyer le corps, qui ne sera de toute façon jamais propre, car il est constitué à partir de la terre. De la même manière, l’Abisheka sert à laver notre cœur de toutes ses impuretés. »


« On peut utiliser un nombre variable d’ingrédients (3, 9, 11, 12, 21 ou 108). Lors d’une Maha Abisheka, on sert 108 fois, ou même 1008 fois chaque ingrédient. Ces explications figurent dans les Védas. Une Abisheka est une conversation entre l’Atma (le Soi individuel) et Paramatma (le Soi universel). En jetant le riz, au commencement du rituel, l’Atma demande à Shiva l’autorisation de faire cette Abisheka. Comme Shiva a gardé le poison qui devait détruire le monde dans Sa gorge, on fait l’Abisheka pour Le calmer (le lait sert à refroidir Sa gorge). Puis, on le lave ; l’eau représente Son bain. Le safran est offert pour demander à Shiva de redevenir comme il était avant d’avoir avalé le poison, et d’enlever tous nos obstacles. L’eau de rose est Son parfum. On pratique tout cela, pour demander à Dieu de devenir comme Lui ».

« Ne cherchez pas nécessairement à reproduire le rituel tel qu’il a été fait ici ; il est toujours préférable d’agir en fonction de ce que dit notre cœur. »

Afin de mieux saisir l’intensité de la dévotion qui peut exister entre une personne et l’objet de culte, nous pouvons nous référer à l’expérience personnelle de Swami Ajay, dont il témoigne lui-même dans le livre « de Sai au Soi » :

« Vers seize heures, j'ai parlé à la statue de Shirdi Baba : « Je veux que Vous me montriez que Vous êtes ici ! » et je suis allé manger. Ce jour-là, Tatie était seule avec sa mère qui était venue lui rendre visite, ses enfants étaient sortis. J’ai éteint toutes les lumières de ma chambre, j'ai fermé la porte et je suis allé manger avec elles. Aux environs de dix-neuf heures, je leur ai proposé de regarder un film sur le Ramayana. Elles ont accepté et je suis retourné dans ma chambre chercher la cassette. Lorsque je suis rentré pour prendre le film, je n’avais pas encore allumé la lumière quand j'ai vu briller la statue, dans l’obscurité. Une lumière sortait de la statue. Je suis resté debout deux minutes et je me suis demandé : « Qu’est-ce que c’est ? » Je ne me suis pas dirigé immédiatement vers la statue, car je pensais : « Si je m’approche de la statue, la lumière peut disparaître. » J'ai regardé encore un certain temps, puis je me suis approché lentement et j'ai vu que l’Amrita commençait à couler. Le liquide sortait et tombait sur le tapis et je suis resté assis pendant cinq minutes à regarder. J'ai dit : « Baba, maintenant, je sais que Vous êtes vraiment ici. Je n’avais aucun doute, mais je suis content parce que ma prière a été exaucée, tout ce que je Vous ai demandé dans ma prière est là. Je sais que j’ai maintenant un chemin pour aller vers Vous, parce qu’il y a beaucoup de gens qui prennent plusieurs chemins. C’est pour cela que je Vous ai demandé un signe, pour savoir si ce que je fais avec Vous est bien. A présent, j'ai la confirmation que toutes les prières que je fais sont bien et qu’elles vont m’amener chez Vous. » Je me suis alors demandé ce qu’il fallait faire. Fallait-il prévenir la famille, oui ou non ? Parce que sans ma permission, personne ne rentrait dans la maison. Je faisais le ménage moi-même et je fermais toujours les portes avant de sortir. Finalement, j'ai décidé de dire à Tatie que le miel coulait de la statue. Elle m'a signalé qu'aujourd’hui, le 23 novembre 1993, c’était l’anniversaire de Sathya Sai Baba mais je n'ai pas pris cela en considération, je savais seulement que j'avais reçu une réponse à ma prière. Tatie a téléphoné à ma belle-sœur pour lui dire que l’Amrita coulait de la statue de Shirdi et elle lui a demandé aussi de prévenir mon grand frère Oudaye, qui était ce jour-là avec un groupe de dévots de Sai Baba à Rivière du Rempart. Entre-temps, deux personnes sont venues voir et une demi-heure plus tard, Oudaye est arrivé avec ses amis pour regarder les matérialisations de Swami. Le groupe a commencé à faire des bhajans pendant une demi-heure. Tatie et mon frère disaient qu’il fallait mettre un plateau sous la statue, sinon tout le miel serait perdu. J'ai donc mis un plateau pour recueillir l’Amrita et au bout de quinze minutes, le récipient était rempli. Le miel s’est arrêté alors de couler, mais dès que j'ai retiré un peu du contenu, la statue a suinté de nouveau pour remplir le plateau à ras-bord. Chaque fois que je vidais le plateau, il se remplissait à nouveau, sans jamais déborder. On en a donné beaucoup. Les gens ont commencé à venir de toute l’île Maurice. On a fait des kirtans jusqu’à deux, trois heures du matin. »


Livre "De Sai au Soi"
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