Shiva


SHIVA

Shiva est un dieu assez tardif de l’époque puranique. Il n’est pas cité dans les Vedas.  On trouve son présence dans de nombreuses parties du monde, (Asie, Afganishtan). On suppose même que son culte exista au Pérou où Dieu est appelé « Sibbu », mot qui semble dérivé de « Shiva ».

Son premier nom est Rudra, dieu féroce de la tempête, de la destruction et craint par les autres divinités. On retrouve d’ailleurs cette caractéristique destructrice en plus de sa bienveillance dans son caractère. Dans le Mahabaratha, Shiva est un dieu des montagnes, bénissant Arjuna en quête d’armes divines. Il est le Destructeur qui détruit les mondes après chaque kalpas mais en détruisant il permet aussi la création d’un mieux.

Cette création est assimilée par beaucoup à la puissance sexuelle à cause de son symbole, le lingam, que l’on compare à un phallus mais il faut plutôt voir une force fertilisante et créative qui perfectionne ce qui a été détruit et attire vers le haut. Le lingam représente la matérialisation de cette force grâce à la Shakti qui dualise. On suppose que le culte de Shiva absorba la religion des non-aryens qui pratiquaient le culte de la fertilité et adoraient des divinités féminines.


Remarquons que la moitié féminine de Shiva est représentée par Parvati et donc il n’est pas totalement un homme bien qu’il soit pourvut des attributs masculins. Il est appelé l’Androgyne (Ardhanarishvara) Ses attributs (serpents, lance, damaru) ne permettent pas de le mettre dans une caste, il est la vision hindoue du monde au delà du temps et des contingences.
Il peut être Mahayogi, représenté en méditation sur une peau de tigre au sommet de la montagne Kailasa, sa résidence. Il est alors le Yogi parfait qui participe au Brahman.
En tant que danseur cosmique, il devient Nataraja, représentant le mouvement cosmique de l’univers. En dansant, il cherche la perfection de son rythme. Il écrase de sa danse le nain Mulayaka qui symbolise l’ignorance. C’est l’ ishta-Devata, le dieux des danseurs.
Il peut être Tandava, celui qui danse sur les lieux de la crémation qui rythme l’alternance de la vie et de la mort.
On lui attribue 1008 noms ou aspects. Il est la déité à qui on a recours pour détruire les obstacles et accéder au but suprême.
 D’après le Linga Purana, afin de régler un différent entre Brahma et Vishnu, Shiva se transforma en une colonne d’énergie. Brahma prit la forme d’un cygne et tenta de voler jusqu’au sommet de cette colonne tandis que Vishnu se transforma en sanglier pour chercher dans les profondeurs l’autre limite. Ils ne parvinrent pas à trouver une fin à cette colonne et reconnurent la supériorité de Shiva. De cette vision découle le symbolisme de la colonne mais pas celui de l’œuf.

Le lingam ressemble généralement à un œuf ou une colonne mais cette forme n’est qu’une concrétisation physique de la force de Shiva. Posé sur un socle (Yoni), le lingam devient alors shivalingam, objet de culte existant depuis des millénaires et dans tous les temples shivaistes indiens. On a tenté d’expliquer ce symbole par l’interpénétration du sexe de Shiva dans celui de Parvati mais cette explication « freudienne » ne tient pas la route. Shiva est le Seigneur des ascètes et du renoncement et de plus, le cérémonial ne comporte aucune allusion ou référence à un acte sexuel. Il faut plutôt voir dans cet objet (shivalingam) la simplification à l’extrême de la concrétisation de l’énergie absolue de Shiva (unique) qui devient créatrice par sa Shakti (dualiste).

Signalons que ce symbole est inconnu des Védas.

         A l'origine des pujas, le lingam de Shiva était baigné avec les cinq « dons » de la vache, le pancha-gayia - lait, yaourt, ghee, urine, et bouse. Maintenant, on remplace les deux derniers éléments par du miel et du sucre pour former le "panchamrit", ou les "cinq immortels" (amrit)

          Le Lingam est le symbole de l'émergence des cinq éléments promordiaux. Il est l'essence de tous les attributs et noms. Il est le sans-forme avec forme, le sans-nom nommé, l'Originel émergeant du Divin.
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