Rituel Abisheka

Abisheka


Brahma

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A l'aube des temps, les dieux, Deva et les démons, Asura, s'affrontaient pour dominer le monde. Epuisés par les luttes et sur le point de périr, les Deva demandèrent conseil à Vishnu. Il les invita à s'allier à leurs ennemis afin de conquérir le breuvage d'immortalité, l'Amrita. Pour ce travail divin, ils posèrent la montagne Mandara au centre de la mer de lait et, en utilisant le roi des serpents, Vasuki, ils commencèrent à baratter. Après mille ans d'efforts, Vasuki cracha son venin malgré lui menaçant de détruire le monde. Shiva le recueillit, l'absorba et en conservera une marque bleue à la gorge. D'autres merveilles apparurent :

          Kamadhenu la vache d'abondance, source perpétuelle de lait et de beurre, qui satisfait tous les besoins
          Vârunî, la déesse du vin, roulant des yeux, fille deVaruna
          Pârijâta, l'arbre du paradis parfumant le monde de la fragrance de ses fleurs
          Chandra, la lune dont Shiva para sa chevelure. Ce dieu représente aussi Soma, l'extase.
          Uchaishravas, le cheval blanc dont les sept bouches symbolisent les sept couleurs de l’arc en ciel
          Airâvata, l'éléphant blanc qui devint la monture d’Indra, souvent représenté avec trois trompes et/ ou quatre défenses.
          les Asparas ou nymphes célestes
          Lakshmi, la déesse de la beauté et de la fortune, assise sur un lotus
          Kaustubha, la conscience sans défaut, le joyau qui orna ensuite la poitrine de Vishnu, et de son avatar Krishna
          et Dhanvantari, le médecin des deva- souvent considéré comme un avatar mineur de Vishnou tenant dans ses mains une coupe, Kumbha, pleine d'amrita, le nectar d'immortalité.

          Les asura se précipitèrent sur lui et s'emparèrent du précieux vase avant que les deva ne puissent intervenir. Vishnou prit alors la forme de Mohini, la femme la plus belle au monde, et tandis que les asura étaient subjugués par sa beauté, il s'empara à son tour du kumbha et le remit aux deva. Rendus immortels, les deva ne pouvaient plus être vaincus et précipitèrent les démons aux enfers.

          A partir de cette histoire, nous avons tous les éléments qui constituent l'Abishéka et l'explique. Il est à remarquer que ce rituel est une adoration orientée vers Shiva car tous les éléments utilisés sont destinés à soulager sa souffrance suite à l'absorption du poison.

ABISHEKA POOJA

Préparez les ingrédients dans des petites coupelles posées sur un plateau. Placez l’objet de culte de votre choix (statue d’une divinité, Lingam, Shiva Lingam…) sur un plateau suffisamment grand pour contenir tous les liquides. Prévoyez un linge propre pour essuyer l’idole à la fin. Commencez le rituel : tout en récitant en permanence un Mantra (Om Namah Shivaya par exemple), versez avec concentration les ingrédients sur l’objet de culte, dans l’ordre suivant :

- RIZ CRU (une pincée que l'on laisse tomber sur l'objet de culte)
- EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- LAIT (faire couler sur l'objet de culte)
- EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- LAIT CAILLE (OU YAOURT LIQUIDE) (Le prendre à 0% de matière grasse) (faire couler sur l'objet de culte)
- EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- VIBHUTI DANS DE L’EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- MIEL (Dilué dans de l'eau) (faire couler sur l'objet de culte)
- EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- EAU SUCREE (faire couler sur l'objet de culte)
- EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- SAFRAN DILUE DANS DE L’EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- EAU (faire couler sur l'objet de culte)
- JUS DE CITRON (pressez des quartiers de citron dans la main)
   Frottez doucement l’objet avec la pelure de citron
- EAU DE ROSE (Commencer à chanter le Lingastakam en versant l'eau de rose)
Si nécessaire, reprenez le Mantra "Om Nama Shivaya" jusqu'à l'encens
- EAU
-   Essuyez précautionneusement l’objet de culte avec un chiffon doux.
- PARFUM (Mettre du parfum sur un tissu et frotter le Shivalingam avec le tissu)
- VÊTEMENT (Habiller le Shivalingam avec un tissu et des rubans blancs)
- CHANDAN (Déposer de la pâte de santal sur le Shivalingam)
- ENCENS ET FLEURS (Réciter les 108 noms de Baba pendant qu'une personne offre des fleurs et un autre de l'encens)
- FLEURS (par les participants)
(Récitez le mantra "Hare Hare Gange Hare Hare Madavev pendant que les personnes offre des fleurs au Shivalingam)
- FLAMME ET CLOCHETTE (Chantez l'Aarathi pendant que les deux personnes offrent la flamme ensemble)
(Une troisième personne fait sonner la clochette)

Le manuel téléchargeable sur ce site présente le rituel complet. Les liens audio permettent d’écouter les prières associées à ce rituel.

Discours de Swami Ajay

« Pourquoi les humains prennent-ils un bain ? C’est pour nettoyer le corps, qui ne sera de toute façon jamais propre, car il est constitué à partir de la terre. De la même manière, l’Abisheka sert à laver notre cœur de toutes ses impuretés. »


« On peut utiliser un nombre variable d’ingrédients (3, 9, 11, 12, 21 ou 108). Lors d’une Maha Abisheka, on sert 108 fois, ou même 1008 fois chaque ingrédient. Ces explications figurent dans les Védas. Une Abisheka est une conversation entre l’Atma (le Soi individuel) et Paramatma (le Soi universel). En jetant le riz, au commencement du rituel, l’Atma demande à Shiva l’autorisation de faire cette Abisheka. Comme Shiva a gardé le poison qui devait détruire le monde dans Sa gorge, on fait l’Abisheka pour Le calmer (le lait sert à refroidir Sa gorge). Puis, on le lave ; l’eau représente Son bain. Le safran est offert pour demander à Shiva de redevenir comme il était avant d’avoir avalé le poison, et d’enlever tous nos obstacles. L’eau de rose est Son parfum. On pratique tout cela, pour demander à Dieu de devenir comme Lui ».

« Ne cherchez pas nécessairement à reproduire le rituel tel qu’il a été fait ici ; il est toujours préférable d’agir en fonction de ce que dit notre cœur. »

Afin de mieux saisir l’intensité de la dévotion qui peut exister entre une personne et l’objet de culte, nous pouvons nous référer à l’expérience personnelle de Swami Ajay, dont il témoigne lui-même dans le livre « de Sai au Soi » :

« Vers seize heures, j'ai parlé à la statue de Shirdi Baba : « Je veux que Vous me montriez que Vous êtes ici ! » et je suis allé manger. Ce jour-là, Tatie était seule avec sa mère qui était venue lui rendre visite, ses enfants étaient sortis. J’ai éteint toutes les lumières de ma chambre, j'ai fermé la porte et je suis allé manger avec elles. Aux environs de dix-neuf heures, je leur ai proposé de regarder un film sur le Ramayana. Elles ont accepté et je suis retourné dans ma chambre chercher la cassette. Lorsque je suis rentré pour prendre le film, je n’avais pas encore allumé la lumière quand j'ai vu briller la statue, dans l’obscurité. Une lumière sortait de la statue. Je suis resté debout deux minutes et je me suis demandé : « Qu’est-ce que c’est ? » Je ne me suis pas dirigé immédiatement vers la statue, car je pensais : « Si je m’approche de la statue, la lumière peut disparaître. » J'ai regardé encore un certain temps, puis je me suis approché lentement et j'ai vu que l’Amrita commençait à couler. Le liquide sortait et tombait sur le tapis et je suis resté assis pendant cinq minutes à regarder. J'ai dit : « Baba, maintenant, je sais que Vous êtes vraiment ici. Je n’avais aucun doute, mais je suis content parce que ma prière a été exaucée, tout ce que je Vous ai demandé dans ma prière est là. Je sais que j’ai maintenant un chemin pour aller vers Vous, parce qu’il y a beaucoup de gens qui prennent plusieurs chemins. C’est pour cela que je Vous ai demandé un signe, pour savoir si ce que je fais avec Vous est bien. A présent, j'ai la confirmation que toutes les prières que je fais sont bien et qu’elles vont m’amener chez Vous. » Je me suis alors demandé ce qu’il fallait faire. Fallait-il prévenir la famille, oui ou non ? Parce que sans ma permission, personne ne rentrait dans la maison. Je faisais le ménage moi-même et je fermais toujours les portes avant de sortir. Finalement, j'ai décidé de dire à Tatie que le miel coulait de la statue. Elle m'a signalé qu'aujourd’hui, le 23 novembre 1993, c’était l’anniversaire de Sathya Sai Baba mais je n'ai pas pris cela en considération, je savais seulement que j'avais reçu une réponse à ma prière. Tatie a téléphoné à ma belle-sœur pour lui dire que l’Amrita coulait de la statue de Shirdi et elle lui a demandé aussi de prévenir mon grand frère Oudaye, qui était ce jour-là avec un groupe de dévots de Sai Baba à Rivière du Rempart. Entre-temps, deux personnes sont venues voir et une demi-heure plus tard, Oudaye est arrivé avec ses amis pour regarder les matérialisations de Swami. Le groupe a commencé à faire des bhajans pendant une demi-heure. Tatie et mon frère disaient qu’il fallait mettre un plateau sous la statue, sinon tout le miel serait perdu. J'ai donc mis un plateau pour recueillir l’Amrita et au bout de quinze minutes, le récipient était rempli. Le miel s’est arrêté alors de couler, mais dès que j'ai retiré un peu du contenu, la statue a suinté de nouveau pour remplir le plateau à ras-bord. Chaque fois que je vidais le plateau, il se remplissait à nouveau, sans jamais déborder. On en a donné beaucoup. Les gens ont commencé à venir de toute l’île Maurice. On a fait des kirtans jusqu’à deux, trois heures du matin. »


Livre "De Sai au Soi"
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